Difficile pour les fabricants d’enrobés de réduire drastiquement les émissions de CO2 d’une activité parmi les plus émettrices. Alors, pour compenser, des industriels comme Shell et sa branche Shell Construction & Road expérimentent des solutions de capture et de stockage de carbone.
Shell a ainsi développé, dans son centre de R&D de Bengalore (Inde), CarbonSink, une solution fondée sur le principe du puits de carbone – lorsque des matériaux naturels absorbent une grande partie du carbone au cours de leur croissance ou de leur cycle de vie – utilisant un nouveau liant à bio-composants.
CarbonSink séquestre une partie du carbone dans l’enrobé et le bitume, transformant ainsi techniquement la route en puits de carbone.
Avantage supplémentaire selon le groupe pétrolier : étant donné que la chaussée en enrobé est recyclable, la plus grosse partie du carbone “capturé”, ne se libèrera pas dans l’atmosphère, même à la fin de sa vie et n’impactera donc pas l’environnement.
Selon ses simulations, Shell affirme que son CarbonSink réduirait l’empreinte carbone d’une tonne de bitume jusqu’à 250 kg de CO2e et l’empreinte carbone d’une tonne d’enrobé jusqu’à 13 kg de CO2e. “Cela signifie que l’on peut séquestrer dans le bitume jusqu’à six tonnes de CO2e par kilomètre de route”, assure Shell.
C’est cette technologie qui a été pour la première fois appliquée en France par Karp Kneip, entreprise de travaux publics luxembourgeoise et Brumath Enrobés, société de production d’enrobés hydrocarbonés. Pour l’aménagement du parking du nouveau poste d’enrobage de Brumath, 20 tonnes d’enrobé à base de bitume Shell Carbon Sink ont été utilisées par Trabet.
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