Sur les communes de Landiras et Guillos, au sud-est du département, la situation est toujours “très défavorable”, avec désormais “plus de 7.000 hectares” partis en fumée, a indiqué la préfecture sur Twitter.
En raison des vents qui poussent les feux vers le sud-ouest, ordre a été donné en début d’après-midi de procéder à l’évacuation du “bourg du Tuzan, du hameau de Villagrain sur la commune de Cabanac-et-Villagrain et, sur la commune d’Hostens, du bourg et de la base nautique”.
“Quelques centaines de personnes” sont concernées, a indiqué de son côté à l’AFP le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers.
Depuis mardi, “plus de 12.200” habitants et vacanciers ont dû déjà quitter les lieux. Cinq centres d’hébergement d’urgence et une cellule d’urgence médico-psychologique ont été ouverts pour soutenir les sinistrés.
Sur l’autre front, à la Teste-de-Buch, les efforts déployés ont permis jusqu’ici de ralentir la progression du feu.
“Nous sommes toujours, et c’est une satisfaction,à 3.150 hectares brûlés, mais le feu n’est toujours pas maîtrisé”, a déclaré dans la matinée à la presse le sous-préfet d’Arcachon Ronan Léaustic, qui a salué l'”énorme intensité et mobilisation” des pompiers dans la nuit “pour conserver ce périmètre”.
“Aujourd’hui, on maintient la tête de feu notamment sur le sud, ce qui évite qu’il soit en progression vers les Landes mais (…) on n’est pas à l’abri d’une reprise”, a détaillé le lieutenant-colonel Olivier Chavatte du service départemental d’incendie et de secours (Sdis). “On a presque 30 kilomètres de lisière donc c’est un travail titanesque”.
En 24 heures, le Sdis “a dû faire face à 22 départs de feux de forêt sur le département de la Gironde”, a pointé la préfecture.
Vers 16H00, l’opération sécurisée par les forces de l’ordre, devant permettre aux habitants de Cazaux de “récupérer et nourrir leurs animaux”, a dû être interrompue en raison d'”un saut de feu sur la route”. Un gros panache noir s’élevait à nouveau dans le ciel bleu, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.
D’autres reprises de feu ont été signalées ces dernières heures du côté des plages de la Lagune et du Petit-Nice, au sud de la dune du Pilat, selon le maire de la Teste-de-Buch, Patrick Davet et les pompiers.
La veille, quelque 450 familles avaient pu récupérer leurs effets personnels dans les cinq campings évacués de ce même secteur.
Plages noircies
Au total, 1.200 sapeurs pompiers sont mobilisés samedi sur l’ensemble des fronts.
Cinq avions bombardiers d’eau (3 Canadair et un Dash) survolent actuellement les zones, selon le Sdis. Plusieurs voix d’élus, dont celle de Jean-Luc Gleyze, président PS du département et du SDIS 33, se sont élevés pour réclamer la présence “à demeure” de ces engins “dans le plus grand massif résineux d’Europe”
De même, “un grand nombre de bulldozers” sont par ailleurs utilisés pour mettre en place des pare-feux (ou coupe rases) afin de ralentir et bloquer les flammes.
Par ailleurs, des retombées des fumées de l’incendie de La Teste noircissaient les plages de l’étang de Cazaux et de Sanguinet, photographiées et publiées par de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux. Il n’y a “pas de toxicité avérée” et la baignade “n’est donc pas interdite”, a affirmé sur Facebook la municipalité de Biscarosse.
Jeudi, la vigilance “feux de forêt” était montée d’un cran en Gironde passant en rouge (échelle 4/5), comme dans le département voisin des Landes depuis vendredi matin.
Ces feux, qui n’ont pas fait de victime, se sont déclenchés au début de l’épisode de canicule qui touche la France depuis lundi, principalement dans l’ouest et le sud, où les maximales resteront très élevées jusqu’en début de semaine prochaine, avec des valeurs entre 35°C et 40°C, selon Météo-France.
La Gironde est placée en vigilance orange “canicule” par Météo-France, comme 37 autres départements.
Les soldats du feu étaient également concentrés ailleurs en France pour lutter contre les incendies comme dans le massif de la Montagnette, au sud d’Avignon, où 650 d’entre eux restaient mobilisés pour “surveiller et traiter les points chauds et les lisières” de l’incendie désormais fixé, qui a parcouru presque 1.500 hectares.
En raison du mistral (25 km/h avec des rafales allant jusqu’à 45 km/h), “les sapeurs-pompiers maintiennent une vigilance extrême”, ont indiqué les pompiers des Bouches-du-Rhône.
En Bretagne, sur la commune du Verger, à l’ouest de Rennes, un incendie a détruit vendredi 20 à 25 hectares de végétation, selon le Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours. Le feu a été fixé samedi matin.