D’un côté Kiplay, 50 salariés à Saint-Pierre-d’Entremont dans l’Orne, spécialisé dans le prêt-à-porter quand les vêtements de travail sont fabriqués en Tunisie. De l’autre L’Ascenseur Confection, 20 salariés dans le nord, dont les uniformes et les costumes habillent notamment les employés de l’Assemblée nationale et du Sénat. 12 millions d’euros de chiffre d’affaires pour Kiplay, 1 million et demi pour l’entreprise rachetée et des trajectoires communes. Entretien avec Marc Pradal, PDG à la retraite, mais encore très impliqué dans la vie de cette entreprise, dirigée depuis quatre générations par la même famille.
“ici Normandie” : Pourquoi racheter l’Ascenseur Confection ?
Marc Pradal : C’est une question d’opportunité parce que cette société appartenait à Protecthoms et donc à Legallais (entreprise implantée dans l’agglomération caennaise. Et j’ai donc eu au téléphone Philippe Cazenave-Péré qui m’a proposé de reprendre cette entreprise que je connaissais depuis plus de 30 ans. C’est une entreprise qui a beaucoup de similitudes avec Kiplay en étant de taille inférieure mais avec des atouts, comme un fort ancrage dans le nord et des vêtements de travail fabriqués en France. Il doit rester trois ou quatre entreprises simplement de ce genre. Et puis il y a un atout qui nous séduit aussi, c’est la connaissance du marché des uniformes, des costumes. Cette société habille, entre autres, les employés du Sénat et de l’Assemblée nationale. Et nous, nous allons ajouter une carte supplémentaire à l’Ascenseur qui va conserver son identité en ajoutant ce qu’on appelle les EPI, les équipements de protection individuelle. L’entreprise avait loupé certainement ce virage dans les années 2000 et là, on va pouvoir amener cela à leurs clients.
L’entreprise l’Ascenseur Confection –
Société Kiplay
Sur quels marchés est Kiplay aujourd’hui ?
On a deux produits différents, tout le prêt-à-porter, plutôt vintage, est fabriqué à Saint-Pierre-d’Entremont. Pour le vêtement de travail, nous fabriquons ces produits en Tunisie parce que malheureusement, le prix du marché n’accepterait pas le prix français. On a racheté il y a sept ans une lingerie industrielle pour entretenir les vêtements de travail. Il y a une complémentarité. Et en Tunisie, nous avons aussi un atelier et un atelier de marquage et de broderie. Notre souhait, c’est de maîtriser la fabrication complète du début à la fin pour maîtriser la qualité des produits.
Dans ce secteur difficile, qu’est-ce qui fait que vous, non seulement vous perdurez, mais qu’en plus vous arrivez à vous étendre et vous développer ?
Je pense que Kiplay, à travers ses différents dirigeants, a su se remettre en cause en permanence et nous avons également des produits qui ont un cycle de vie assez long. Quand on parle de vêtements de travail, on a une fidélité de nos clients et ça, c’est important. On sait que le prêt-à-porter, c’est compliqué, c’est-à-dire que ça peut très bien marcher pendant une période, la marque est en vogue, mais on sait très bien aussi qu’il y a des périodes un peu moins fastes. Et on s’appuie aussi sur l’ancrage, notamment territorial. C’est pour ça que racheter l’Ascenseur était intéressant. Cette entreprise était à vendre depuis déjà deux années et je sais qu’il y avait une grande inquiétude des pouvoirs publics du nord, des gens et des clients autour de cette entreprise. Et ça fait sens avec notre histoire. Eux aussi ont des labels de qualité. Pour le clin d’œil, c’est une entreprise de 1920 et notre entreprise est née 1921 donc on a quand même beaucoup de similitudes. Surtout, on a tous la passion de notre métier et l’envie de faire de belles choses.