Après avoir interrompu ce soutien financier suite aux révélations selon lesquelles du personnel de l’organisation onusienne aurait été impliqué dans les massacres et les enlèvements du 7 octobre, Paris a décidé de reprendre son financement à l’UNRWA et de lui allouer 30 millions d’euros pour 2024.
La France – neuvième plus grand donateur de l’Agence – avait déclaré, fin janvier, ne pas prévoir de nouveaux versements après qu’Israël eut fourni des preuves irréfutables attestant qu’au moins 12 employés de l’UNRWA avaient directement participé à l’attaque du 7 octobre, que d’autres avaient aidé les terroristes, et qu’au moins 450 avaient prêté allégeance au Hamas. Ces révélations étaient alors, pour Paris, d’« une exceptionnelle gravité ».Mais il n’aura fallu à la France que deux mois pour retourner sa veste, oubliant sans doute que trois détenteurs de la nationalité française sont toujours retenus en otage à Gaza et que 42 autres ont été assassinés, ce terrible samedi noir. Le ministère français des Affaires étrangères avait pourtant annoncé qu’il attendrait les conclusions de l’enquête de neutralité demandée par l’ONU et la garantie que des mesures concrètes soient prises pour assurer la transparence de l’aide avant de reconsidérer sa décision.
Par conséquent, on est en droit de se demander quelles sont les conclusions de l’enquête de l’ONU et les mesures concrètes prises pour rassurer à ce point la diplomatie française… car personne n’en a entendu parler. Sans doute, une fois de plus, l’éternel double langage pratiqué du côté du Quai d’Orsay.■
Nathalie Sosna-Ofir