Depuis le 1er janvier 2022, la France assure la présidence du Conseil de l’Union européenne et se hisse comme un partenaire incontournable dans un contexte géopolitique particulièrement compliqué. En parallèle, depuis plusieurs mois, le nombre de licornes tricolores, susceptibles de vouloir se déployer à l’international, se multiplie de manière inédite.
Enfin, historiquement, la France rayonne à travers ses universités ou ses fleurons industriels et s’appuie aussi sur le savoir-faire d’entreprises traditionnelles, en plein développement ou dans un processus de fusion pouvant les amener à se développer hors des frontières hexagonales. Pour autant, nombreuses sont les sociétés frileuses à l’idée de se lancer à l’étranger. Quelles sont les barrières auxquelles elles font face ? Sont-elles insurmontables ou sinon, comment y faire face ?
Des freins qui restent classiques et surmontables
Qu’il s’agisse d’entreprises françaises ou étrangères, les problématiques qui rythment le déploiement à l’international sont similaires :s’agit-il d’un déploiement dans un pays ou dans plusieurs ? en Europe ou ailleurs ? Les défis à relever ne seront pas les mêmes tant d’un point de vue culturel qu’organisationnel.
Ces problématiques nécessitent de s’intéresser à des sujets incontournables tels que le marché où l’entreprise compte s’installer à travers l’aspect business, les codes à connaître dans l’univers du travail, les bons réseaux, la région la plus adaptée à son secteur d’activité, la manière d’attirer des talents locaux, les aspects administratifs selon que l’on soit dans un pays membre de l’Union Européenne ou non, le droit en vigueur ou encore les caractéristiques fiscales. En ayant des partenaires ou clients sur place, l’implantation sera plus simple. Sinon, l’entreprise pourra s’appuyer sur l’aide de son ambassade ou des chambres de commerce pour l’aider dans son lancement. Le principal est d’avoir en tête ce qu’on peut apporter au(x) pays cible(s), d’avancer pas à pas tout en ayant une vision à long terme et un cap à atteindre en tête. Lors d’une future implantation, les dirigeants auront pu tirer des enseignements pour faire mieux que la première fois.
Une peur de l’échec culturelle qui tend à se résorber
Et pourtant, malgré ses similitudes, lorsqu’on observe les entreprises anglo-saxonnes, force est de constater qu’elles sont moins frileuses à se lancer de nouveaux défis, expatriation comprise. Les étapes franchies tout au long de leur développement ne sont pas autant considérées comme une prise de risque qu’en France. Dans l’approche anglo-saxonne, les entrepreneurs évoluent dans l’idée qu’un échec peut être perçu comme une manière d’apprendre et de s’améliorer.
La politique menée depuis dix ans avec le lancement de métropoles French Tech et les investissements des gouvernements successifs pour inciter à lancer sa startup, en étant guidé par ses ambitions de croissance, d’innovation et de conquête d’autres marchés, ont contribué à réduire ces différences culturelles. En étant davantage au contact d’autres entrepreneurs dans une logique test & learn, la barrière que beaucoup d’entrepreneurs avaient s’efface plus facilement. Vue comme une terre d’innovation, la France – à travers ses entrepreneurs de la French Tech – insuffle une dynamique aux dirigeants d’entreprises plus traditionnelles à surpasser leur peur de l’échec ou de l’inconnu, les accompagne ou les aide à imaginer une installation hors de l’Hexagone, étape par étape, avec beaucoup moins d’appréhension. Par ailleurs, le contexte particulier de ces deux dernières années a aussi permis aux entreprises de se familiariser de manière inédite avec le travail à distance, avec leurs partenaires et clients, pour mieux imaginer une organisation de travail avec ses équipes lors d’une future implantation.
L’implantation d’une entreprise française hors de l’Hexagone apporte aussi l’opportunité aux talents locaux comme aux salariés historiques de ces entreprises de donner un nouvel envol à leur carrière et ainsi allier leurs choix personnels à une aventure professionnelle unique pour faire rayonner le savoir-faire français. Au-delà des cercles de la FrenchTech et des groupes du CAC40, cette opportunité est à considérer, et non pas à craindre, par l’ensemble des entreprises qui constituent le tissu économique français.