Une étude de GoStudent, licorne européenne EdTech et l’un des principaux fournisseurs de soutien scolaire, avait révélé l’an passé que 57% des jeunes Français aimeraient apprendre grâce à l’IA dans les cinq années à venir. Sa dernière étude montre que seulement 11% ont accès à cette technologie à l’école et que la France prend du retard par rapport à ses voisins européens sur la formation et l’éducation à l’IA, ce qui pourrait créer, dans le futur, des inégalités sur le marché du travail.
Pour son “Etude GoStudent 2024 sur l’éducation du futur”, réalisée en partenariat avec Edelman Data & Intelligence, 5581 jeunes en Autriche, Allemagne, Espagne, France, Italie et au Royaume-Uni ainsi que leurs parents ont été interrogés entre le 20 octobre et le 13 novembre 2023. L’objectif de cette étude annuelle est d’appréhender les attentes de la nouvelle génération pour sa scolarité et la manière dont elle prépare son avenir.
Les chiffres concernant les 1004 jeunes Français âgés de 10 à 16 ans interrogés et leurs parents révèlent une inquiétude croissante face à des programmes scolaires et des outils d’apprentissage dépassés, qui ne sont plus en phase avec l’évolution du monde et l’avenir du travail.
Alors que les jeunes expriment un vif intérêt pour l’apprentissage des nouvelles technologies à l’école, notamment l’IA, les données révèlent un écart important entre leurs aspirations et la réalité de l’éducation actuelle. Seulement 11% des élèves français ont accès à l’IA à l’école, ce qui place la France en retard par rapport à d’autres pays européens tels que l’Allemagne (38%) et le Royaume-Uni (20%).
Cet écart souligne pour GoStudent l’urgence d’aligner les pratiques éducatives sur les attentes des élèves. D’autant que l’IA est perçue comme un outil pour élargir le champ des apprentissages : selon 7 jeunes sur 10 en France la technologie leur permet d’apprendre tout ce qu’ils veulent, et les plateformes conversationnelles d’IA ont prouvé qu’elles pouvaient aider à expliquer et à maîtriser des sujets complexes.
L’écart d’intérêt entre les filles et les garçons persiste
L’étude révèle que les jeunes en France sont de plus en plus confiants à l’idée de vivre dans un monde entouré de nouvelles technologies (80% en 2024 soit plus de 29% par rapport à 2023).
Alors que l’environnement et le développement durable sont placés en tête du classement des matières les plus importantes pour l’avenir par les jeunes Français, l’IA est en 5ème position, 41% d’entre eux pensent d’ailleurs que leur futur emploi sera directement lié à la technologie.
79% d’entre eux expriment en effet une préoccupation pour l’environnement, sans distinction de genre (78% pour les filles et 80% pour les garçons), comparé à une moyenne de 77% en Europe. Cette nouvelle génération aspire à acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour contribuer activement à la construction d’un avenir durable. Dans ce contexte, le développement durable et l’IA ne semblent pas être des sujets distincts, le potentiel de l’IA pour adresser les défis du changement climatique est d’ailleurs reconnu par les dirigeants.
Cependant, alors que les jeunes s’entendent sur le fait que l’apprentissage d’une utilisation efficace de l’IA est crucial, un écart persiste entre les genres : si 31% des garçons âgés de 10 à 16 ans expriment un intérêt pour l’IA, seulement 20% des filles partagent le même enthousiasme.
Un déséquilibre lié, selon GoStudent, à la manière dont l’IA est présentée et notamment enseignée et qui pourrait causer des inégalités d’accès à des emplois liés à l’IA quand cette génération entrera sur le marché du travail.
Plus de confiance du côté des parents
Les parents en France reconnaissent également les avantages de l’IA : 45% d’entre eux estiment qu’il s’agit d’un outil éducatif très efficace. Un chiffre qui montre que la confiance envers cette technologie s’accroît, mais là encore, plus lentement en France que dans le reste de l’Europe, notamment en Allemagne où les parents sont 65% à le penser.
Pour GoStudent, il s’agit d’un vrai défi national que les écoles et les décideurs politiques vont devoir relever pour s’assurer que les enfants en France soient pleinement équipés face à la concurrence européenne sur le monde du travail.
Felix Ohswald, son CEO et cofondateur, conclut :
“Je crois fermement qu’il est de notre devoir de doter la prochaine génération des connaissances et des outils dont elle a besoin pour comprendre et relever les défis de demain. Leurs aspirations ne se limitent d’ailleurs pas à la réussite personnelle, mais visent à rendre le monde meilleur. Alors que notre étude révèle que 88 % des enfants en France âgés de 14 à 16 ans se sentent très à l’aise avec le fait d’apprendre avec des outils numériques, c’est une occasion unique de leur apprendre à naviguer avec l’IA afin qu’ils façonnent un avenir où cette technologie est une force”.
Retrouver l’étude ici