Du 27 au 31 mai 2024, l’équipe de France militaire de ski est en stage de cohésion au 17e régiment du génie parachutiste, à Montauban (Tarn-et-Garonne). Avec de nombreuses têtes d’affiche qui préparent la saison hivernale et surtout les Jeux Olympiques d’hiver 2026 qui se dérouleront à Milan et à Cortina d’Ampezzo, en Italie.
Pas de Tessa Worley, de Perrine Laffont ou de Cyprien Sarrazin, mais les « meilleurs » étaient là. En l’occurrence les trois-quarts de l’équipe de France des sports d’hiver pressentis pour les Jeux Olympiques 2026 à Milan.
Depuis ce lundi 27 mai, ils sont quarante du Bataillon de Joinville, issus du ski, biathlon, snowboard, freestyle, ski de fond et même bobsleigh, à s’adonner à un stage de cohésion comme le 17e RGP sait les faire. Du genre rustique et propre à faire sortir de leur zone de confort les corps les plus aguerris. Il suffit d’avoir vu la jeune biathlète Paula Botet souffrir sur la corde qui la sortait du Tescou pour s’en convaincre. Tous digèrent une saison prolifique et harassante à l’image des filles du biathlon, emmenées par Lou Jeanmonnot, Chloé Chevalier, Anaïs Bescond et Paula Botet donc.
Les garçons sont eux représentés par Eric Perrot et les frères Claude, Fabien et Emilien. En ski, Nils Allègre, vainqueur d’une manche de Coupe du monde lors du Super-G de Garmisch-Partenkirchen était au rendez-vous en compagnie de Thibaut Favrot, Blaise Giezendanner et Steven Amiez. Marie Bochet, skieuse handisport bardée de 22 globes de cristal a également bien donné de sa personne.
Une masse salariale de 12 M€ pour l’Armée
La plupart de ces athlètes ont fini leur saison hivernale fin mars et, après un mois de vacances, les voilà de retour pour préparer la prochaine saison et plus largement les JO d’hiver 2026.
« Le bataillon de Joinville abrite 226 athlètes de haut niveau, 186 l’été et 50 pour les sports d’hiver, raconte le Lieutenant-Colonel Pierre Ascedu, directeur de l’équipe de France militaire de ski, descendu spécialement de Chamonix. Comme la plupart de ces sports ne sont pas très lucratifs, l’armée leur propose l’équivalent d’un SMIC pour qu’ils puissent s’entraîner. En échange, ils doivent 25 jours à l’armée, pour des cérémonies comme le 14 juillet ou ce stage de cohésion. Pour l’armée, cela représente une masse salariale de 12 millions d’euros. »
« On représente la France et son armée et on en est très fier »
Chaque année, en début de préparation, l’équipe de France se retrouve pour une immersion avec les forces spéciales. « On a fait le 2e REP, les commandos de marine, les sapeurs-pompiers de Paris, détaille le patron de l’équipe de France. Les valeurs des athlètes de haut niveau et celles des militaires sont les mêmes. »
Parcours audace et naturel, nuit sur le terrain, secours au combat, séance de tir et explosif et marche de nuit jalonneront cette semaine. Un début de stage qui a conquis les principaux intéressés. « On passe par des moments de joie et d’entraide qui nous servent pour la suite, notamment les biathlètes qui fonctionnent en équipe pour les relais, apprécie Fabien Claude, sergent de son état. C’est aussi important de partager ces moments avec les représentants d’autres disciplines, sachant que quand les copains sont performants, cela nous booste. »
Marie Bochet, qui en termine avec une longue carrière, est tout aussi conquise. « Ce stage permet de retrouver la grande famille des sports d’hiver et de tester nos limites. L’entraide n’est pas un vain mot. En tant qu’athlète handisport, il y avait plein d’obstacles que je n’aurais pas pu franchir sans l’aide de mes camarades. L’armée nous permet d’être professionnels, elle nous offre un statut et un confort financier. On représente la France et son armée et on en est très fier. »
Cette opération gagnant gagnant est également valable pour le 17e RGP, qui s’est mobilisé pour cette opération sous les ordres du Colonel Zeni, le chef de corps. « Pour nous, c’est une opportunité de côtoyer des sportifs de haut niveau, leurs spécificités, leurs compétences et leurs valeurs. C’est aussi l’opportunité de leur faire découvrir notre département de manière ludique autour de nos spécialités. »
Ce stage s’achèvera vendredi par un moment d’échanges entre les athlètes et le personnel du 17e RGP.